mercredi 8 avril 2015

L'art de l'épuisement par Kôji Kumeta.

J'ai parlé dans l'article précédemment de l'art d'Eric Chevillard pour l'épuisement. Entendons-nous bien, je n'entends pas par épuisement "L'état de quelqu'un dont les réserves nutritives ont été consommées ou dont le tonus nerveux est très réduit" (merci la rousse), mais plutôt
"l'action d'épuiser, de mettre à sec, de stériliser, d'user jusqu'au bout ou de s'épuiser ; fait d'être épuisé, tari" (merci encore).

Chevillard et Kumeta propose la même chose en prenant un thème choisit et de l'épuiser, de le presser, telle une centrifugeuse littéraire et de nous faire sortir l'essence du thème. 

Chevillard le fait par les romans. Kumeta par son manga, Sayonara Zetsubō sensei, littéralement Au revoir M. Désespoir. Ce manga aura duré sept ans, de 2005 à 2012 et est toujours en cours de publication chez Pika en France. 

L'histoire de base est très simple, alors que le personnage principal Itoshiki Nozomu, un professeur suicidaire et extrêmement pessimiste tente pour la énième fois de se ôter la vie, il se fait sauver par une de ses élèves. Chaque élève de sa classe possède des traits de caractères particuliers, comme l'ultra positivisme, la dépendance aux technologies, une maniaco-dépressive etc. etc. 

Chaque chapitre se décompose de la même manière, une scène d'exposition met en avant le thème qui sera abordé dans le chapitre, s'en suit un débat et des mises en scène mettant en valeur l'ultra pessimisme du héros, qui finit par être toujours au bord du désespoir "Je suis au désespoir, le (... insérer le thème) me désespère!". Le thème est asséché, assouvit souvent de manière drolatique voire absurde. 

L'ensemble est ponctué de références à la culture populaire (le plus souvent japonaise, mais pas seulement). Le ton est souvent comique limite absurde par moment, tout en gardant un fond de sérieux dans ce désespoir.

Notons également qu'une trame de fond est présente et que malgré le format épisodique et redondant des chapitres une vrai histoire se tisse et personnellement, j'ai trouvé le final très émouvant.

Enfin, je terminerai par noter l'importance de la patte graphique du manga qui est un coup de cœur pour ma part. Une extrême finesse est apportée aux détails, les dessins fourmillent de référence et c'est un vrai plaisir de feuilleter ce manga.

"Nozomu est toujours à la recherche d’un remède à son extrême négativisme. Mieux vaut peut-être mentir que dire la vérité, mieux vaut peut-être ne pas juger sur les apparences… ou tout simplement, mieux vaut ne pas prévenir que guérir ! Est-ce qu’une petite excursion dans une source d’eau chaude pourrait lui changer les idées ?"

La mort, décidément,


Quoi de mieux après un bon repas, après s'être empiffrer hypocritement, que de parler de la mort?

Je pourrais faire mon intellectuel et faire une recherche Wikipédia en secret pour vous parlez de la mort en fonction des civilisations et des philosophes. Je passerai alors pour quelqu'un d'intéressant et de cultivé, oui, cela ferait du bien à mon pauvre ego imbécile.
Plus le temps passe, plus j'ai l'impression de devenir con. Pourquoi chercher constamment la reconnaissance, pourquoi avoir créer un compte Twitter et suivre des personnes qui au final m'intéressent peu? Et surtout pourquoi, à chaque nouveau follower, je sens en moi le plaisir de grossir virtuellement, d'avoir une trique digitale, de se sentir intéressant. Enfin, pourquoi écrire, alors que je pense qu'au final personne ne suivra ce blog?

Bref, désolé s'il y a un lecteur égaré sur ce blog. J'ai l'espoir que quelqu'un lise un jour quelques uns de ces articles et trouvent de nouveaux auteurs à lire, des points de vue différents, de bons jeux vidéo... J'en sais rien. Comme je le disais dans mon premier article, j'ai l'impression de créer des articles inutiles, pour le moment on ne peux pas dire que je manque à ma mission.

Je vais à présent parler de Chevillard. Il était temps, je sais...
J'ai souvent tendance à dire que c'est mon "auteur préféré du XXIe siècle", rien que ça. A ces mots le Chevillard ne se sens pas de joie. 
J'ai découvert Cheucheu il y a un an et demi environ. Les pauvres élèves que nous étions alors devaient présenter un auteur qui pour eux passerait à la postérité. C'est ainsi que l'une de mes camarades de classe, la trentaine, ancienne prof de français blasée rêvant d'être libraire présenta Chevillard.
Je ne me souviens plus de l'extrait exact (preuve encore une fois de ma mémoire sans faille) mais je me souviens d'avoir ri à gorge déployée dans cette salle de classe lugubre de Saint Cloud aux extraits de la Nébuleuse du crabe. Je gardais précieusement la référence en tête, et un jour, alors que je me promenais dans le 15e arrondissement où j'habitais, je fis halte dans une librairie et demandais au libraire s'il n'avait pas un livre de Chevillard. Après avoir fait le choix entre Du hérisson et Le Vaillant petit tailleur  je choisis le dernier pour des raisons économiques. J'ai toujours eu des problèmes pour garder mon argent.
En regardant hier ou avant hier ma bibliothèque, je m'aperçu que je possédais la moitié de l'oeuvre de Chevillard en grand format, joli score! Depuis que je connais Chevillard, j'achète ses nouveaux livres, j'ai donc acheté Le Désordre azerty et plus récemment Juste Ciel. Ouf, on y arrive enfin, on vas enfin parler de ce livre.

Juste Ciel donc. La première chose qui m'a interpellé quand j'ai choisi de parler de ce livre c'est son titre. Prenons la définition du site Internet de Larousse (et c'est repartit pour l'ego pseudo-intellectuel, roule, roule...) : formule dont on se sert pour marquer sa surprise.
C'est vrai que c'est la première chose qui peut venir à l'esprit en lisant ce titre.    Juste Ciel!    Mais vous aurez sans doute subtilement remarqué qu'il n'y a pas de point d'exclamation à la fin du titre du livre, sans doute pour marquer l'importance du thème du livre ; la mort. Mais nous parlons de Chevillard tout de même, l'un des auteurs les plus drôle qu'il m'a été donné de lire.
Venons en du coup au deuxième sens que l'on pourrait donner au titre. Un ciel juste, cela pourrait signifier impartial, légitime, fondé. Une mort cohérente en somme. Et quoi de plus honnête que la mort, elle fauche toujours quoi qu'il arrive, elle a raison, ça sera notre tour un jour.
C'est peut être les deux sens qu'à voulu mélanger Chevillard, l'effet de surprise de la mort tout en notant son impartialité.

Chevillard nous présente son personnage principal ; Albert Moindre. A travers lui l'auteur vas poser toutes les questions possibles autour de la mort. J'ai essayé de rédiger quelques interrogations posées par le livre mais je ne sais pas si c'est par manque de talent ou de fatigue, je n'y arrive pas. Mais Chevillard nous donne toutes les réponses, ce "témoignage de première main" comme dit le site des éditions de Minuit nous montre toute les faces inconnues de la mort.

Alors présenté comme je le présente, ça n'a pas l'air fameux je le conçois, je n'ai jamais été un bon vendeur.

Pour moi Chevillard arrive à cerner l'enfance, je veux dire par là qu'il a une imagination qui dépasse tout ce que nous, adultes, refusons. Il part loin, très loin dans des délires cosmiques, jusqu'à en épuiser la moindre sorte de matière. Chevillard est l'auteur de l'épuisement, à partir d'une idée simple, il part dans toutes directions différentes, comme une rose des vents endiablée et épuises chaque ramification une à une, avec précision, style et humour.

Je suis entrain de lire les critiques disponibles sur le site de Minuit. Je vois que le journaliste de Libé s'emmerde à résumer le livre. Belle tâche que je vois là. Je ne pense pas qu'un livre de Chevillard puisse se raconter. Il faut comprendre la démarche de l'auteur ; l'épuisement, se laisser porter par les images de l'enfance et surtout rire, parce que oui, ce livre est immensément drôle.

Pour finir je dirai que ça fait plaisir de retrouver Chevillard dans une histoire. Ces derniers livres, que ce soit ses recueils de l'Autofictif, l'Auteur et moi, le Désordre azerty, ne sont soit que des successions de textes courts, soit des textes qui parlent de lui. Grand bien, fasse à Cheucheu de parler de lui, mais il me fait tellement rire quand il part loin, très loin dans ses délires, au delà de la mort. La mort, décidément,


Les premières pages issues du site des Editions de Minuit.




Premier article inutile.

Je ne ferai pas ici l'éloge de l'inutilité, des auteurs s'en chargeront mieux que moi... Le petit livre à côté de moi est très intéressant à ce sujet. 

Quel début vous ne trouvez pas? 

Pour tout vous dire je ne sais pas trop par où commencer, c'est peut être pour cela que j'ai nommé l'article originel de ce blog  comme ça. 

J'ai longtemps parcouru la blogosphère, à créer des blogs plus inutiles les uns que les autres. 
J'ai commencé par parler de ma vie privée, sur sklyblog, il y a de ça une petite dizaine d'années déjà. Puis sur le manga Death Note, le seul et véritable blog qui a trouvé son public, sur la musique aussi. Bref, beaucoup de blogs, beaucoup de textes inutiles et surtout des fautes d'orthographes qui ferait rougir ou pâlir une bonne sœur. 

L'un des problèmes, -on serait tenter de mettre le mot problème entre guillemets pour atténuer son sens, mais je ne le ferai pas- c'est que je ne sais jamais où centrer mon intérêt. Oui, j'aime trop de choses et je ne les aime pas assez. J'aime la typographie, la littérature, la musique, les années 60, les jeux vidéo. Je pourrais continuer mais une longue liste n'apporte rien. 

Le but de ce blog, parce que oui, il y en a un, est de partager mes passions vagabondes. J'aimerai l'orienter vers la littérature, vu qu'en ce moment je lis beaucoup, mais est-ce que cela serait intéressant? Ai-je bien le niveau suffisant pour parler de littérature? Est-ce que ma passion est assez forte? Ou alors dois-je cumuler le tout et créer un melting pot aussi inintéressant qu'incohérent, peut être ... Il est temps que j'aille manger. Je continuerai sans doute tout à l'heure.